NOUCHKA DE L’ARC LEMANIQUE ET CHAGALL AUS DEM SCHRECKHAUSL
Lors de la semaine de travail à Celerina en septembre 2013, je vois arriver en face de moi un magnifique chien noir sur un monticule près du torrent. Je suis frappée par son élégance. Qui est donc ce chien ? C’est Chagall me répond-on.
Et voilà que Chagall sera le père de notre nichée 2015 avec Nouchka…La vie réserve de drôles de surprises, nous prévenant, souvent par signes, des événements à venir…
Durant l’hiver, Chagall et Nouchka se rencontrent quelques fois pour une balade à deux au bord de l’Aar afin de bien préparer le rendez-vous nuptial du printemps.
Nouchka est en chaleur dès le 5 mars, l’aventure commence….
Ne connaissant pas le cycle de Nouchka, je décide de partir à Berne le mardi 17 mars. Chagall et Nouchka se promènent, sont contents, mais rien ne se passe. Je reviens le lendemain, idem. Alors nous décidons que le jeudi, ce seront nos maris qui partiront avec les chiens, sans nous. Là les événements se précisent et les tentatives de saillies sont nombreuses. Seuls les chiens connaissent le bon moment, nous ne devons pas l’oublier et avoir de la patience.….
Vendredi 20 mars, Theres propose de venir à Etoy. Pourquoi pas, essayons. Ce sera la première fois que Monsieur vient rejoindre Madame sur son territoire. Nous sortons de la voiture, il fait grand soleil, et quelques instants plus tard, voilà que la tentative aboutit à notre grande joie. C’est bon, des petits Nougalls commencent leur formation. Cela se passe pendant l’éclipse partielle de soleil, en pleine nature près d’un étang.….Nous sommes émues aux larmes et tellement contentes. Juste avant de remonter en voiture, ils récidivent. C’est un instant magnifique.
Dimanche, nouvelle rencontre fructueuse, par une pluie et un vent glacial cette fois et l’accouplement a duré vraiment longtemps. Nous avons eu froid !
Une échographie effectuée un petit mois plus tard confirme que Nouchka est gestante. Et quelques jours avant la mise-bas, nous apprenons qu’ils sont 11 ou 12 dans son ventre….Je ne sais toujours pas aujourd’hui où elle les a mis ! Elle est restée active, courant avec énergie jusqu’au dernier jour.
Mardi 19 mai à 12h18, un premier chiot mâle blond naît, suivi d’un mâle noir puis encore d’un mâle noir…. mais non, c’est un noir-feu ! Trois chiots, trois couleurs ; waouw, un rêve d’éleveur ! Les suivants se suivent à une cadence d’un chiot par heure. D’abord beaucoup de mâles puis les quatre dernières seront des femelles. La onzième est là, Orla. Je tâte doucement le ventre de Nouchka et il est évident qu’il y a encore quelqu’un qui doit venir. Puis, c’est Otisse qui paraît, notre petite dernière noir-feu toute choue, la plus légère, mais toute bien proportionnée et vigousse. Douze chiots, 6 mâles et 6 femelles, trois blonds, trois noirs et six noir-feu c’est énorme pour une primipare! Nous allons avoir besoin d’énergie, heureusement il y a Balik et Mayoké comme autres chiennes éducatrices lorsqu’ils seront plus grands.
Tout le monde tète bien les premiers jours. Mais après une semaine, les prises de poids sont faibles et les petits piaillent. Donc nous introduisons des biberons de complément le soir, après le pesée, avec contrôle de qui boit et combien pour ceux qui peinent à grossir. Nouchka a huit mamelles alors que Balik en avait dix.
Durant la mise-bas, j’ai tenu à ce que les deux autres chiennes soient présentes. Mayoké ne s’est pas vraiment approchée, mais Balik a observé tout cela avec grand intérêt. Les premières nuits, Mayoké et Balik ont dormi avec nous à l’étage afin que Nouchka soit tranquille avec ses chiots. Ensuite, Mayoké est restée également en bas alors que nous n’avons jamais laissé Balik. Eh oui, comme prévu, Balik n’a pas apprécié que Nouchka ait des petits. Elle a très vite voulu se les approprier, s’approchant du nid en cheffe qu’elle était. Nouchka ronnait, Balik semblait dire, « j’ai le droit » et Nouchka répondait « non ! » Bref, ce n’était pas simple, il fallait être sur nos gardes. Après une altercation plus sévère entre les deux chiennes alors que les chiots étaient âgés de deux semaines et demi et que Nouchka allaitait sur le sol du salon, nous avons décidé d’éloigner Balik le temps que les petits grandissent un peu. Elle est partie chez ma mère, pour revenir un mois plus tard. Là, plus de problème et elle fut d’une bonne aide en promenade et dans le jardin.
Le matin, vers 5 heure, alors que les chiots ont environ trois semaines, nous nous levons, préparons 4 biberons, sortons Nouchka et huit chiots qui mangent sur l’herbe pendant que 4 autres attendent en pleurant dans la caisse… c’est un peu le stress mais cela crée un lien très fort avec les petits. Il faut bien sûr noter qui a tété et qui a eu un biberon pour que le lendemain, ou durant la journée, tout cela soit alterné. Heureusement, les tableaux excel sont très utiles pour cela !
Il fait très très chaud en ce début de mois de juin et je m’aperçois que les chiots cherchent à boire l’urine de leurs frères et sœurs, agissant comme la mère et léchant le ventre de l’autre. Alors je prends chaque chiot et leur donne de l’eau à la seringue, introduisant mon petit doigt dans leur gueule afin qu’ils se mettent à téter l’eau, ce qu’ils font vite.
Heureusement, ils peuvent bientôt laper seuls et les biberons ainsi que les seringues d’eau sont rangés….C’est la première nichée où nous devons aider la chienne avec des biberons. Alors dès que nous les prenons dans les bras, ils cherchent à nous téter comme si nous étions leur mère et se blotissent contre nous. C’est très émouvant.
A presque quatre semaines, nous déplaçons la caisse de mise-bas dans la cabane. C’est trop la java le matin ! Nous installons un coin tranquille pour Nouchka qui peut, si elle le désire, rejoindre ses petits. Nouchka reste volontiers dans la cabane, tout naturellement, sans chercher à venir avec nous dans la maison, ce qui me surprend un peu. Il faut dire qu’elle y a passé ses nuits elle aussi quand elle était une toute petite chiot….Balik elle, n’avait accepté qu’avec sa dernière nichée de dormir dans le cabane de jardin.
Il fait chaud cet été 2015, très chaud. Fin juin, nous décidons de les laisser dehors pour la nuit, libres sur la terrasse, sans les mettre dans la cabane qui est une fournaise. On verra bien. Cela se passe super bien et donc depuis lors, ils dorment à la belle étoile. C’est pratique pour les permières crottes et premiers pipis du matin !
La journée, nous installons une toile parasol ainsi que des parasols déplaçables sur le terrain. Le thermomètre atteint des seuils caniculaires….Plusieurs gamelles d’eau sont éparpillées sur le terrain et à l’intérieur de la maison; ils cherchent surtout à rester à l’intérieur sur le carrelage frais la journée. Il faut gérer les pipis car un chiot se déplace de 2-3 mètres de sa couche et estime que c’est un bon endroit pour uriner…Donc dès qu’un chiot bouge, se réveille, je le prends dehors, attends un pipi et le rentre à nouveau. Là encore, un fichier excel pour cocher s’avère très utile !
6 semaines révolu, il est temps d’élargir leur horizon ! Première sortie en voiture. Stress et plaisir mélangés. La première fois est toujours éprouvante et magique. Ils sont tout agités et piaillent au se demandant ce qui leur arrive. Mais comme toujours, ils comprennent très vite que la découverte du monde est là. Avec la canicule, nous avons de la peine à les remettre en voiture après la promenade. Ils ne veulent plus remonter et partent se mettre à l’ombre dans le champs de tournesols ou de maïs! Il faut les récupérer. Et bien sûr, il manque toujours un petit malin qui s’est éloigné. Donc bien vite, nous prenons deux voitures afin qu’ils soient un peu moins serrés. Cela va beaucoup mieux.
Pour les compter, c’est par groupe de 4 x 3. D’abord, on repère les trois blonds, puis c’est trois trois trois, pour les foncés ; c’est bon, tout le monde est là ! Finalement pas si compliqué que cela une fois la technique mise en place, ça va vite.
Le soir, dès que le soleil est couché, c’est jeu et course à travers tout le terrain et surtout dans le tunnel ou la piscine à boules. Ils apprécient également beaucoup les petites chaises basses ou la chaise longue !
Comme l’été est tellement chaud, nous sommes souvent dans la forêt et au bord d’une petite rivière. Bien entendu, ils adorent patauger et quelques uns se baignent même volontiers. C’est une volée qui a beaucoup fréquenté l’eau pour se rafraîchir.
Papa Chagall vient bien entendu les voir, plusieur fois. Et les deux parents sont tout heureux de se retrouver ; c’est joli à observer. Balik elle, se fichait compètement du mâle retrouvé ! Nouchka est contente.
Sept, huit, neuf, dix semaines…. comme le temps passe. C’est déjà le moment de planifier les premiers départs qui seront après le 1er août car même s’ils ne réagissent pas vraiment aux pétards, arriver dans sa nouvelle famille avec des lumières bizarres et du bruit ne me semble pas judicieux du tout.
Le 2 août, c’est le départ de Oliane et Omega, les deux femelles noires. Puis, lundi 3, c’est Ohio, Otchoum, Oya, Orion et Oran qui partent. Mercredi 5, c’est le tour de Orla, et le samedi suivant 8 août, Olaf et Otisse s’en vont dans leur nouvelle vie.
Onyx et Olive restent encore une semaine et le 21 août, tous ont rejoint leur famille. Pour nous, c’est bien sûr quelques larmes, surtout que nous venons d’apprendre que Balik a un cancer et que ses jours sont comptés.
Que c’est vide, mais retrouver son jardin et sa vie est aussi agréable, soyons honnête !
Cette nichée nombreuse nous a apporté énormément de bonheur et de joie. Tout s’est super bien passé malgré la chaleur, nous n’avons presque pas eu de diarrhée, juste un épisode qui est rapidement rentré dans l’ordre. Les chiots entre eux ont été joyeux, jouant avec camaraderie et sans histoire ce qui a été très appréciable. Nous étions souvent à l’extérieur, sortant trois fois par jour ce qui aide bien entendu à la bonne entente car il y a tellement de choses à découvrir à l’extérieur.
Nous nous réjouissons déjà de la volée 2017 !